samedi 26 mai 2007

le refus des heures supplémentaires est un motif de licenciement

Loi Ollier/Temps de travail : « Le refus d’exécuter des heures supplémentaires constitue un motif de licenciement. »
Le refus d’exécuter des heures supplémentaires dans le cadre du contingent réglementaire ou conventionnel constitue un motif de licenciement, sauf dans quelques cas visés par un intéressant arrêt de la chambre sociale de la Cour de cassation du 20 mai 1997, lequel dispose que « le refus d’exécuter des heures supplémentaires ne peut être considéré comme fautif lorsqu’il est exceptionnel et motivé par le fait que le salarié n’a pas été prévenu suffisamment tôt. »


Un salarié a-t-il le droit de refuser d'effectuer des heures supplémentaires dans le cadre du contingent annuel ?
1. Un salarié a-t-il le droit de refuser d'effectuer des heures supplémentaires dans le cadre du contin-->L'employeur peut disposer librement, c'est-à-dire sans autorisation de l'inspecteur du travail, d'un certain nombre d'heures supplémentaires dit encore, pour cette raison, « contingent libre » : C. trav., art. L. 212-6, al. 1; Circ. DRT no 94-4, 21 avr. 1994 : BO Trav. no 94/9. Le salarié est tenu d'exécuter les heures supplémentaires légalement décidées par l'employeur dans la limite du contingent légal ou conventionnel applicable. Sauf abus de droit, le salarié ne peut pas s’opposer à une modification de son contrat de travail à l'employeur qui lui demande d'effectuer des heures supplémentaires en l'absence de clause contractuelle relative aux heures supplémentaires. Ainsi, l'employeur peut par exemple exiger qu'un salarié effectue 42 h 30 par semaine alors que la durée du travail fixée par son contrat est de 39 heures. Les heures supplémentaires imposées par l'employeur, dans la limite du contingent légal et en raison des nécessités de l'entreprise n'entraînent pas modification du contrat de travail. Par ailleurs, le salarié ne peut pas refuser d'effectuer des heures supplémentaires au motif que l'employeur ne l'avait pas informé par écrit de cette obligation. Le refus est toutefois possible lorsque :
Les heures supplémentaires ne répondent pas à des impératifs liés à l’organisation de l’entreprise ; l’employeur ne peut les imposer que si les nécessités de l’entreprise l’exigent.
Justifié par un délai de prévenance trop court ;
L’employeur n’a pas averti l’inspection du travail de sa décision de recourir à des heures supplémentaires dans le cadre du contingent ;
L’employeur n’a pas précédemment rémunéré les heures supplémentaires.
Le refus d'effectuer des heures supplémentaires peut, selon les circonstances, constituer une faute, lorsque :
le salarié refuse de venir travailler un samedi en heures supplémentaires pour la préparation des inventaires annuels. Ce refus peut justifier une mise à pied d'une journée : Cass. soc., 4 déc. 1990, no 87-43.464 : Bull. civ. V, no 604 ;
le salarié refuse d'effectuer des heures supplémentaires imposées par l'employeur pour assurer des travaux urgents dont l'exécution immédiate était nécessaire pour prévenir des accidents imminents. Ce refus peut justifier un licenciement pour faute grave : Cass. soc., 13 juill. 1988, no 85-45.107 : Bull. civ. V, no 445.
Cependant, la qualification de faute grave n'a pas été retenue lorsque :
le refus d'effectuer des heures supplémentaires est fondé sur l'absence de paiement, par l'employeur, d'heures supplémentaires précédemment effectuées : Cass. soc., 7 déc. 1999, no 97-42.878, Sté Base de Louviers c/ Fortier ;
le refus, opposé pour la première fois en vingt-quatre ans par le salarié, de travailler un samedi et un dimanche portait sur un travail supplémentaire n'entrant pas dans ses attributions : Cass. soc., 4 avr. 1990, Henriet c/ Bertin ;
le refus porte sur des heures supplémentaires au-delà de celles contractuellement prévues : Cass. soc., 31 mai 1990, Butin c/ Sté CLS Vuillemin Services. En conclusion, l'employeur qui fait usage du contingent d'heures libres en raison des nécessités de l'entreprise agit dans le cadre de son pouvoir de direction et le refus du salarié d'exécuter les heures supplémentaires ainsi demandées, sans motif légitime, constitue un acte d'insubordination, qui justifie le recours à la procédure de sanction disciplinaire.

Hervé Morin et le PSLE

Le nouveau parti formé par les UDF ralliés à Nicolas Sarkozy autour d’Hervé Morin, ministre de la Défense, est marqué dès sa naissance par des méthodes dites des «Hauts-de-Seine». En effet, Hervé Morin et son équipe, après avoir prêté allégeance au roi de la droite décomplexée, vont présenter des figurants aux législatives.
Un ensemble d’anciens collaborateurs de l’ex-groupe UDF à l’Assemblée nationale ont été recrutés, pourquoi pas, on ne peut pas nier les qualités de certains d’entre eux. Mais ils ne représentent que la face visible de l’iceberg ! A la liste s’ajoutent des secrétaires ; les chauffeurs ont même été enrôlés ! Les familles des candidats occupent une place importante également : épouse, frère, cousins sont aussi de la partie. On retrouve, par exemple, quatre membres de la famille d’Hervé Morin.
Pourquoi de telles méthodes ? La première raison venant à l’esprit est de chercher à affaiblir sur le terrain le MoDem de François Bayrou. C’est sans doute une raison non négligeable mais peut-être pas la principale. En fait, leur véritable motivation relève de la cuisine financière. En effet, d’après les règles du financement public des partis, une voix recueillie au premier tour des législatives vaut au minimum 1,66 euros par an pendant cinq ans, à condition d’avoir passé la barre des 1% dans cinquante circonscriptions. Cette hypothèse étant largement envisageable par le PSLE, la course au jackpot a donc commencé !
Cette méthode est bien connue du parti d’extrême droite de Bruno Mégret, son bras droit ayant expliqué récemment qu’une candidature leur coûtait 2000 € mais que si leur candidat réalisait plus de 1%, celui-ci « rentabilise » l’investissement en seulement deux ans.

Il est dommage de voir une telle démarche d’un groupe qui se disait libre il y a encore peu de temps, puis qui avait choisi le ralliement. Avec ces candidatures du PSLE, une nouvelle étape est franchie...

les heures supplémentaires

il convient de dire que ce n’est pas la loi qui crée les heures supplémentaires. Pour une entreprise, les heures supplémentaires n’ont rien d’un phénomène de génération spontanée comme le laisse croire depuis quelques mois le projet du Président Sarkozy.
En effet, c’est l’augmentation de la demande, c’est-à-dire la croissance, anticipée ou non, du chiffre d’affaires des entreprises qui crée un besoin d’heures supplémentaires. Et, surtout pas l’inverse ! Pas non plus, naturellement, la volonté du salarié de travailler en heures sup sans l’accord express de son entreprise.

1er risque
C’est celui de voir ce surcroît de revenus favoriser non pas les productions françaises mais celles importées de pays étrangers, car utilisé pour acheter des produits fabriqués à l’extérieur du territoire tels que : les écrans plats, les chaîne hi-fi, les équipements vidéos, les téléphones portables et autres vêtements et chaussures de basse et de moyenne gamme. Sans parler d’achats de voitures à bas prix fabriquées dans les pays de l’Est européen. Dans ce cas, l’argent du contribuable - par cadeau fiscal interposé fait aux salariés comme aux entreprises - serait utilisé pour favoriser la croissance de l’emploi dans d’autres pays. C’est sûrement bien pour eux, notamment pour les nouveaux pays de l’Union européenne, mais catastrophique pour l’économie de la France et tout à fait contraire à l’effet, sincèrement recherché, par le Président de la République !

les défauts du projet de franchise de sarko

Les critiques émises par les médecins généralistes renforcent l’idée selon laquelle le projet de franchise cache autre chose. En effet, selon leur analyse, ce projet a trois défauts :
· Elle serait un non-sens économique : loin de lutter contre la hausse des dépenses de santé, une telle franchise pourrait même inciter à l’augmentation des dépenses. En effet, 70% de la dépense totale est le fait de 10% de patients qui sont atteints de lourdes pathologies. Une fois la franchise payée, la logique économique serait de dépenser le plus possible sur l’année en cours.
· Elle serait l’inverse d’une politique cohérente de santé publique : avec une telle franchise, on cherche à dissuader les petits ou moyens consommateurs de se faire soigner pour des maladies apparemment moins sévères et de reporter des actes de prévention à plus tard. La franchise défavorise donc la prévention... et retarder ou annuler des soins de prévention, c’est s’assurer de soins futurs lourds, beaucoup plus onéreux pour la collectivité.
· Elle traduirait une remise en cause fondamentale de la solidarité : la franchise marquerait le début de la fin d’un système d’assurance maladie solidaire dans lequel chacun cotise selon son revenu et qui protège, équitablement, les individus en bonne santé et les malades. Avec un tel système, on quitterait la logique de la solidarité pour celle de l’assurance privée. Du coup, un tel système pourrait désinciter les patients aux faibles revenus, mais pas assez pauvres pour en être dispensés, de recourir aux soins.

A en croire ces médecins généralistes, ce projet de franchise serait donc socialement injuste, économiquement inefficace et dangereux pour la santé publique.
Voir le site :
http://www.appelcontrelafranchise.org

mercredi 23 mai 2007

"Une légitimité exceptionnelle"

Ce que la Droite conteste dans ce qu’elle nomme "la pensée unique de Mai 68", c’est le principe du dialogue social. Elle lui oppose la nécessité d’une action forte menée de bout en bout, sans négociations sérieuses, par ceux qui ont été choisis une bonne fois pour toutes. Et cette conception dangereuse du pouvoir semble de plus en plus acceptée dans notre société...
Citation du Monde d’aujourd’hui (daté 20-21 mai 07) :
Le président de la République, capitaine d’industrie. (Décidément, il sait tout faire !) Il est 11h44 quand il arrive dans le restaurant du comité d’entreprise d’Airbus près de Toulouse. (...) M. Sarkozy, lui, est pressé (quel homme d’action !), "Je suis déjà venu vous voir cinq fois, je ne suis pas venu simplement pour vous écouter", prévient NS, un brin agacé par la longue présentation liminaire du délégué central de FO". (sous-entendu - et on le comprend ! - Il est temps de passer aux choses sérieuses, et de faire taire ces vieux grognards de syndicalistes.)
Plus loin : "Le tempo du quinquennat a été donné par le président de la République, dès le premier conseil des ministres, vendredi 18 mai : "Nous ferons toutes les réformes en même temps, et non pas l’une derrière l’autre."(Ah, tiens ?!) Valérie Pécresse (...) approuve : "c’est plus facile de les faire en même temps que progressivement !"Bon sang, mais c’est bien sûr ! Comment n’y a-t-on pas pensé plus tôt ? Alors que la solution aux problèmes de la France était là ! Sous notre nez ! Au lieu de trente mouvements sociaux étalés sur cinq ans, il n’y en aura qu’un seul, et après, on est tranquilles. De plus, il sera probablement des plus confus : Je vois d’ici les ministres de la Raison s’adresser ainsi aux futurs "agitateurs" (car dans la France d’après, c’est ainsi qu’on appelle ceux qui ne sont pas d’accord) : "Mais contre quoi diable vous battez-vous ? - Eh bien, ça, ça et puis ça... - Vous voyez bien, vous ne savez même pas vous-mêmes, vous mélangez tout. C’est donc vraiment pour le plaisir que vous contestez la légitimité démocratique ?" On risque d’entendre souvent ce genre de rappel à l’ordre, d’autant que l’"ouverture" politique (chantée par tous les grands médias à l’unisson) donne un surcroît de légitimité au président. 53% + la cote de popularité de Kouchner, oui, cela fait pas mal de monde, que représente notre gouvernement...
En parlant de cela, toujours dans Le Monde :Les transfuges de la gauche sont prévenus : "On a un président qui a une légitimité exceptionnelle. Le rôle du chef du gouvernement et le rôle des ministres, c’est de mettre en oeuvre scrupuleusement le projet politique de Nicolas Sarkozy", a rappelé vendredi soir, sur TF1 le premier ministre François Fillon.
Une légitimité exceptionnelle ? Diable ! Nous voilà prévenus, en effet, il va falloir se tenir à carreau. Exceptionnelle par rapport à quoi ? Au nom de quoi ?
Peut-être parce que ce n’est pas un président comme les autres ? Ou parce qu’il s’appelle Nicolas Sarkozy ? Ou parce que... oh, mais de toute façon cela saute aux yeux, il n’y a pas à se demander pourquoi ; "Sarkozy a une légitimité exceptionnelle", c’est un peu comme si on disait "l’herbe est verte" ou "la Tour Eiffel, c’est haut", c’est... une évidence élémentaire, tout simplement.Tellement évident que Le Monde, l’objectivité faite journal, ne se fatigue pas à le relever. On peut toujours chercher une ombre de jugement critique, on ne trouvera pas. Au contraire, Fillon n’"affirme" rien, mais "rappelle" cette règle de base. Le même journal ne fait pas non plus remarquer que "faire passer toutes les réformes en même temps" est tout à fait contraire à l’usage. Et il faut répondre à M. Sarkozy, qui aime à répéter qu’il faut savoir s’écarter des méthodes déjà éprouvées, que cet usage n’est pas infondé : c’est là l’esprit de la république, qui exige que, même démocratiquement élu, on consulte tout le monde avant de "réformer en profondeur". Comment, en effet, peut-on discuter de cent projets de loi "en même temps" ?
Ah, j’oubliais. On ne "discute" plus, de nos jours. On "agit"...

vendredi 18 mai 2007

nos enfants sont-ils tous des malades mentaux?

documentaire tres interessant mais diffusé à une heure bien trop tardive malheureusement, sur france 2 le 17 mai à 0h30!
ce genre de documentaire diffusé entre les 2 tours de l'élection présidentielle aurait peut etre fait changer les résultats...
on y apprend les projets de loi tres inquietants du gouvernement sortant (repris par sarkozy lorsqu'il était candidat), avec notamment cette notion de déterminisme qui remet en cause toute notre approche de l'éducation entre autres.
avec le parrallèle fait avec les USA, on voit tres bien les liens entre le pouvoir qui décide d'une telle loi et l' industrie pharmaceutique qui prend en charge le dépistage puis le traitement des enfants "malades".
on y apprend également comment sont réalisés les tests (sans la présence des parents, par des questions fermées) et les conséquences à longs termes pour ces enfants fichés qui ne pourront exercés certains métiers comme dans l'enseignement par exemple...

jeudi 17 mai 2007

le triomphe des passions tristes

Sarkozy, ou le triomphe des passions tristes 31 % au premier tour, 53 % au second. Nicolas Sarkozy a survolé les élections présidentielles de 2007. Pourtant, au soir de sa victoire, nombre de Français avaient, pour la première fois, honte d’être français. Outre la déception compréhensible de ceux qui ont perdu une bataille, quelque chose d’autre ne passait pas... Le sacre sarkozyste revêtait un caractère à la fois irréel et révoltant. Une haine sourde grondait. Une douleur aiguë et lancinante se faisait sentir, qui aurait bien du mal à passer. La cause de cette réaction, inédite à l’occasion de l’élection d’un président de la République, est à rechercher dans le comportement du vainqueur, dans sa stratégie de campagne, et son utilisation redoutablement dangereuse des passions tristes. Nicolas Sarkozy est élu président de la République depuis maintenant cinq jours. Parmi les premières réactions, on aura pu noter celle, réjouie, du Medef, qui promet de "contribuer avec enthousiasme à l’écriture de la nouvelle page qui s’ouvre pour la France", ou encore celle, plus inattendue, du leader d’extrême droite autrichien Jörg Haider, qui considère que le nouveau président français s’inspire de son "modèle" : "C’est une ironie de l’histoire que les Français élisent maintenant leur Jörg Haider, et une satisfaction que le "Napoléon de poche" Jacques Chirac appartienne désormais au passé." Quant à la secrétaire d’Etat américaine Condoleezza Rice, elle estime que l’élection de Nicolas Sarkozy ouvre "une période excitante pour la France". Condy ne s’y trompe pas, puisque 730 voitures ont brûlé dans le pays dès la nuit de son élection, et que de nombreuses manifestations hostiles ont pris le relai un peu partout sur le territoire depuis. Pendant ce temps-là, Nicolas Sarkozy a pu commencer à mettre en pratique sa conception très "à l’américaine" de la présidence, et son idée - si chère à son coeur - selon laquelle les riches ne doivent plus avoir honte d’exhiber les fruits de leur réussite bien méritée, en s’offrant une petite croisière bien sympathique à Malte, à bord du superbe yacht de son ami, le milliardaire Vincent Bolloré, un yacht répondant au doux nom de Paloma, long de 60 mètres, avec jacuzzi sur le pont supérieur, que vous pourrez vous aussi, si le coeur vous en dit, louer pour quelques 193 431 euros la semaine pour vos prochaines escapades de winner... lorsque vous aurez eu la satisfaction préalable de travailler plus pour gagner plus. T’as trop raison Nico, quel intérêt d’avoir du temps libre quand on n’a pas de quoi payer à sa famille de vraies vacances dignes de ce nom ? La France en mille morceaux Prenons donc exemple sur les plus méritants des Français, les Neuilléens : "Les gens qui habitent Neuilly sont ceux qui se sont battus pour prendre plus de responsabilités, pour travailler plus que les autres" (Marianne, 14 au 20 avril 2007). Quelle belle parole Nicolas ! Gloire aux travailleurs de Neuilly ! Et honte aux "autres" (bande de fainiasses...) ! Telle est bien la France de Nicolas Sarkozy : une France clivée, divisée, entre battants et fainéants, bons travailleurs corvéables à merci et assistés misérables sur lesquels on peste avec rage, honnêtes gens revanchards qui ne jurent que par le triptyque "Travail-Famille-Patrie" et dégénérés de soixante-huitards avec lequels il faut en finir au plus vite, braves gens qui rasent les murs dans les cités et racailles à nettoyer d’urgence au Kärcher, Français-qui-se-lèvent-tôt-le-matin et Français-génétiquement-mal-barrés... Nicolas Sarkozy veut être le président de tous les Français, c’est en effet la moindre des choses... Mais il n’a cessé, durant sa campagne, de dresser des Français contre d’autres Français, il a attisé les haines, les jalousies, les ressentiments de tous contre tous. Nombre de ses électeurs ont voulu porter au sommet de l’Etat un Père Fouettard, un homme qui leur promettait de punir certaines catégories de la population trop favorisées ou trop câlinées (à leur goût) jusqu’à maintenant. Ce sera dur de rallier ceux qu’on a traités - à des fins électoralistes - comme des ennemis. Spinoza n’aurait pas voté Sarkozy Nicolas Sarkozy a usé de la méthode la plus efficace qui soit pour accéder au pouvoir (et pour l’exercer ensuite). Il a joué sur nos "passions tristes" : "Inspirer des passions tristes est nécessaire à l’exercice du pouvoir", enseignait Gilles Deleuze dans un cours sur Spinoza prononcé à Vincennes le 24 janvier 1978. "Et Spinoza dit, dans le Traité théologico-politique, que c’est cela le lien profond entre le despote et le prêtre, ils ont besoin de la tristesse de leurs sujets. Là, vous comprenez bien qu’il ne prend pas tristesse dans un sens vague, il prend tristesse au sens rigoureux qu’il a su lui donner : la tristesse c’est l’affect en tant qu’il enveloppe la diminution de la puissance d’agir". Parmi ces passions tristes, la haine, l’envie, la jalousie, la colère, la vengeance furent particulièrement mises à profit par l’ancien ministre de l’Intérieur. Les boucs émissaires qu’il nous a trouvés ? Les "autres", c’est-à-dire : les assistés, les fonctionnaires (ces privilégiés...), les syndicalistes, les fraudeurs, les voyous, les racailles, "ceux qui profitent du système", "ceux qui demandent toujours et qui ne veulent jamais rien donner", et puis les égorgeurs de moutons, les soixante-huitards, les adeptes de la repentance, les élites de gauche - toujours du côté des délinquants et des assassins, jamais de celui des honnêtes gens, n’est-ce pas ? -, les juges trop laxistes de Bobigny, les policiers qui jouent au rugby avec les jeunes au lieu de les mettre en prison (revoyez cette séquence : quelle humiliation pour les policiers, quel sadisme de notre gendarme à Saint-Tropez !), et même les politiques et les technocrates (voyez ce morceau nauséeux du discours de Bercy), et j’en oublie sûrement. Le (dé)goût des "autres" Nicolas Sarkozy s’est voulu le candidat de "la France qui paie toujours pour tous les autres", "la France qui paie les conséquences de fautes qui ont été commises par d’autres"... les fameux "autres" dont nous venons de dresser une petite liste non exhaustive, et sur la haine desquels Sarkozy a construit sa victoire, en remuant les passions tristes de ses supporters... Cette méthode très efficace à court terme est néanmoins désastreuse sur le long terme : elle crée un climat malsain entre les gens, et ruine le peu d’unité qui peut exister entre membres d’une même nation. Les passions tristes parvenues au pouvoir sont, en quelque sorte, légitimées, elles n’ont plus à se cacher, à se modérer, à s’amender pour se renverser en passions joyeuses, qui, elles, unifient sainement le corps social. On pourrait croire à une exception dans cet usage des passions tristes, lorsque Nicolas Sarkozy marque son rejet de la repentance, ce regard critique qu’un peuple porte sur son passé, et qu’il identifie à une "détestation de la France et de son Histoire". Mais, en fait, non ; car la réhabilitation du pays se fait, chez lui, par la stigmatisation des repentants, la dénonciation d’autres coupables (irrépressible manie de se défausser en désignant dans le même mouvement un bouc émissaire), et passe finalement par une exaltation presque délirante de la fierté d’être Français. Sarkozy réinvente ainsi une histoire exclusivement glorieuse de la France, qui "n’a pas commis de crime contre l’humanité", "n’a jamais commis de génocide", "n’a pas inventé la solution finale" (petite douceur adressée à nos amis allemands...), mais "a inventé les droits de l’homme" ; et mieux encore, "la France est le pays du monde qui s’est le plus battu dans l’univers au service de la liberté des autres" ("dans l’univers" !). Oublié le régime collaborationniste de Vichy. Oubliés le Code noir et l’esclavagisme. Oubliée la colonisation. Entre la flagellation perpétuelle et l’oubli, il y a une marge évidemment, et une juste attitude à trouver, mais Nicolas Sarkozy ne fait pas dans la nuance ; il réécrit l’histoire au Kärcher, pour flatter la fibre la plus nationaliste d’un électorat en mal de grandeur mythifiée. Singer le grand loup blanc Le nouveau chef de l’Etat français partage ce dégoût pour la repentance avec celui qui lui aura servi de principal modèle durant toute sa campagne présidentielle : Jean-Marie Le Pen. La campagne de Nicolas Sarkozy démarre, en effet, le 21 avril 2002. La démangeaison extrémiste est là en France, et Sarko la sent... comme un loup affamé flaire sa future proie aux quelques gouttes de sang qui perlent de ses blessures. Le Pen, en fin tacticien, en vieux loup de la politique, a depuis longtemps flairé les thèmes porteurs, ceux qui rencontrent le plus fort écho dans le peuple, le "petit peuple" si souvent méprisé et tellement courtisé à la fois. Il a compris que le moyen le plus simple de fédérer un grand nombre de sympathisants autour de soi, c’est de leur faire peur et de désigner des boucs émissaires, en promettant de "punir" ces derniers. Avec lui, le bouc émissaire était unique, c’était l’immigré, ou, dans un langage plus convenu, "la politique d’immigraton des gouvernements successifs de gauche comme de droite". Sarkozy a repris à son compte la tactique lepéniste, mais en démultipliant les boucs émissaires, en divisant le pays à outrance. Moi je dis les choses comme je pense Le mimétisme avec Jean-Marie Le Pen se poursuit dans l’attitude de pourfendeur de tabous que Nicolas Sarkozy a, lui aussi, décidé de faire sienne. Le Pen disait : "Moi je dis tout haut ce que les gens pensent tout bas." Sarkozy ne cesse d’user de cette formule : "Moi je dis les choses comme je pense", en ayant bien pris soin, au préalable, de dire que, dans ce pays, "on ne peut plus rien dire sur rien". Son discours laisse constamment entendre que nous vivons sous le règne de la pensée unique, d’une quasi censure (instaurée par qui ?), et que lui seul vient parler vrai au milieu d’un discours trop policé et convenu. Lui, au moins, il parle franchement. Il n’hésite pas. Il n’a pas peur. Il ose ! Et puis, il parle comme les gens, les "vrais gens", ceux qu’il a découverts durant sa campagne : "Pendant des mois j’ai vu ce que le peuple vivait, ce qu’il ressentait, ce qu’il souffrait". Il a vu les Français, ceux d’en-bas, les vrais, les authentiques. Et il a compris que parler comme eux, ça pouvait rapporter gros : "Vous savez pourquoi je suis tellement populaire ? Parce que je parle comme les gens" (déclaration d’avril 2004, reprise dans Marianne). Alors il parle de "racailles", car dans les banlieues, les gens ils parlent comme ça, les jeunes ils se parlent comme ça. Y a pas à être choqué ! Les Français veulent que leurs représentants politiques leur ressemblent, soient, le cas échéant, aussi vulgaires qu’eux. Pas de chichi ! Sarkozy exauce ce voeu. Les gens qui apprécient ces manières de faire se trompent, car évidemment l’authenticité est feinte, calculée, méprisante - et méprisable. Et puis, surtout, dire tout haut ce qu’on pense tout bas, cela n’est pas penser : "Bien penser, cela ne va pas de soi. [...] Si vous vous laissez aller, vous êtes pris par quelque chose qui n’est pas vous [...]. La nature mécanique nous guette toujours et nous tient toujours. [...] On pense faux comme on chante faux, par ne point se gouverner. [...] Bien penser est une chose que l’on se doit à soi-même, et qu’il faut vouloir. Ainsi l’homme n’est pas un spectacle permis à lui-même ; ni permis, ni possible". C’est toute la sagesse du philosophe Alain dans ses Propos, et notamment celui-ci, "Régler ses pensées", du 7 août 1929. Penser, c’est corriger ce qu’on pense, redresser constamment ses pensées, qui, sans cet effort, deviennent animales, et proprement étrangères à nous-mêmes - indignes de l’Homme. Sarkozy, qui assimile la liberté à la transgression, ne se prive pas pour transgresser les odieux carcans de la pensée unique. Il lance ainsi des débats scientifiques, en toute liberté, sur le déterminisme génétique par exemple, il donne son avis à lui, sans prendre la peine de s’en référer aux autorités compétentes. Et sur quoi fonde-t-il ses convictions ? Sur sa propre expérience : "Moi j’ai jamais eu la pulsion d’aller violer un enfant de trois ans, j’en ai aucun mérite, et je ne pense pas que c’est mon éducation qui m’ait porté à ne pas avoir eu cette pulsion..." Ou encore : "Je ne me souviens pas moi, quand j’avais 14 ou 15 ans, d’avoir réfléchi à mon identité sexuelle, je suis hétérosexuel... Je ne me suis pas longuement interrogé pour savoir si j’aimais les hommes ou les femmes..." Ajoutant, au passage, que la campagne présidentielle est "un grand moment de sectarisme" (toujours cette foutue censure... à laquelle lui seul échappe). Alors, certes, Sarkozy ne prétend pas trancher les questions de manière définitive, l’infaillibilité papale ne fait pas encore partie de ses prérogatives. Mais il ose tout de même donner ses vérités scientifiques à lui. Un peu comme Le Pen lançait, lui aussi, des "débats", sur l’existence et l’inégalité des "races", contre l’avis de tous les scientifiques. Et lui aussi fondait ses convictions sur l’évidence ("Il y a des Noirs, il y a des Jaunes..." ), le bon sens populaire, n’omettant pas de dénoncer "l’inhibition sémantique" des frileux... N’ayez pas peur ! J’arrive... Avec Le Pen, on était aussi habitué à l’exploitation éhontée des faits divers les plus sordides, des crimes les plus atroces, que le brillant tribun s’évertuait à narrer dans le détail jusqu’à faire frémir son auditoire, lors de dîners dont il s’était fait une spécialité, et qui lui permettait de conclure, solennellement, à la nécessité du retour de la peine de mort. Sarkozy a su, lui aussi, instrumentaliser les pires crimes de sang, sans une once de pudeur, pour justifier sa politique répressive (qu’il n’a pourtant pas su mettre en oeuvre durant ses nombreuses années passées place Beauvau), ou, du moins, pour se donner l’image du chef autoritaire et impitoyable qu’appelle de ses voeux le vengeur masqué qui sommeille en chacun d’entre nous, dès lors qu’il est confronté à l’horreur, à l’innommable barbarie qui fauche les vies innocentes. Morceaux choisis du discours de Bercy : "Je suis allé à la rencontre des Français [...] avec en moi le souvenir de cette famille à la Courneuve qui pleurait la mort d’un petit garçon de onze ans. C’était le jour de la fête des pères, deux bandes rivales s’affrontaient au pied de l’immeuble, il a pris une balle perdue. C’était le jour où j’ai parlé du Kärcher. Je ne regrette rien [c’est le même homme qui avait déclaré très cyniquement à l’époque : "Kärcher en septembre, 200 000 adhérents [à l’UMP] en novembre"...]. Je suis allé à la rencontre des Français avec dans ma mémoire la douleur des parents de cette jeune fille brûlée vive dans un bus auquel des voyous avaient mis le feu pour s’amuser. J’y suis allé avec dans la tête la voix de ce petit garçon que je tenais par la main devant le cercueil de son père gendarme et qui me tirait par la manche en me disant : "Sors mon papa de la boîte !" J’y suis allé avec devant les yeux l’image de la jeune Ghofrane battue à mort et atrocement torturée parce qu’elle refusait de donner son numéro de carte bleue à ses bourreaux. [...] Je suis allé à la rencontre des Français avec en moi le souvenir de ces familles immigrées, de ces pères, de ces mères, de ces enfants brûlés vifs dans l’incendie de cet hôtel sordide où on les avait entassés parce qu’on n’avait pas les moyens de les loger plus convenablement." Certains, manifestement majoritaires aujourd’hui, apprécient ce genre de discours ; d’autres, peut-être minoritaires, continuent de ressentir un profond dégoût face à une telle manipulation émotionnelle de l’opinion. Car après avoir suscité l’effroi silencieux de l’assistance, avec tant de malheur et d’horreur exposés, on ne tarde pas à désigner du doigt un coupable - dont il ne viendra à l’idée de personne de contester la culpabilité -, et l’on se présente - tel un messie vengeur - comme celui qui saura le "liquidier"... Pour une contre-révolution morale L’ennemi à abattre, c’est l’esprit de Mai 68, ce fantôme persistant, qui, depuis près de quarante ans, plânerait sur la République, et lui empoisonnerait l’âme. Une République comme possédée par le démon de 68, et qui aurait besoin de toute urgence d’un grand "désenvoûtement" mené par notre nouvel exorciste, Sarkozy. Celui-ci emprunte son diagnostic au bon médecin Le Pen, qui imputait déjà à cette date "maléfique" de Mai 68 l’origine du laxisme moral français, par exemple dans ce discours sur la peine de mort du 20 mai 2006 (à la 7e minute). Une bonne introduction au discours terrible de Bercy que tint Sarkozy à la veille du second tour, et dans lequel il se livra à une charge haineuse, d’une violence inouïe, à l’encontre d’un héritage rendu responsable d’à peu près tous nos maux. Sarkozy (ou plutôt Henri Guaino, l’auteur de ses discours récents) met parfois justement le doigt là où ça fait mal, sur les promesses non tenues de Mai 68 à l’égard des travailleurs, et joue sur les passions tristes de ces derniers : "Sarkozy joue du ressentiment des classes populaires qui se sont senties méprisées par l’idéologie soixante-huitarde", remarque le sociologue Jean-Pierre Le Goff, cité dans Libération du 4 mai 2007. Sa dénonciation du communautarisme soixante-huitard est, en revanche, plus choquante, venant d’un homme qui n’a cessé, ces dernières années, de "communautariser" la France (lire, à ce propos, cette bonne synthèse de l’Observatoire du communautarisme intitulée "Du communautarisme au républicanisme incantatoire : que penser du revirement rhétorique de Nicolas Sarkozy ?" ). Carrément culottée enfin, la filiation que Sarkozy établit entre Mai 68 et les 8,5 millions d’euros de prime de départ et de stocks options de Noël Forgeard : "Voyez comment le culte de l’argent roi, du profit à court terme, de la spéculation, comment les dérives du capitalisme financier ont été portés par les valeurs de mai 68. Voyez comment la contestation de tous les repères éthiques, de toutes les valeurs morales [...] a préparé le terrain au capitalisme sans scrupule et sans éthique des parachutes en or, des retraites chapeaux et des patrons voyous..." Dans Libération du 2 mai 2007, l’historien Henry Rousso, ancien directeur de l’Institut d’histoire du temps présent, rapprochait l’attitude de Sarkozy de celle des contre-révolutionnaires du XIXe siècle, consistant à "voir dans un événement historique révolutionnaire qu’on qualifie de maléfique les causes d’un supposé déclin français". Et de lui rétorquer, sans ménagement : "C’est un argument fantasmagorique, qui ne tient pas sur le plan historique. [...] Faire de 68 la cause unique de toutes les valeurs dominantes aujourd’hui est une absurdité." Selon l’historien, Sarkozy veut définir une culture de droite "en érigeant un ennemi imaginaire. Il reproche à Ségolène Royal et à la gauche de le diaboliser, mais c’est ce qu’il fait : il érige Mai 68 en une sorte de figure du diable... absolument indéfinissable." Un drôle de moralisateur L’objectif essentiel que se fixe Nicolas Sarkozy, c’est de mettre en oeuvre "la grande réforme intellectuelle et morale dont la France a une nouvelle fois besoin". De la morale avant toute chose ! "Le mot "morale" ne me fait pas peur. La morale, après mai 68, on ne pouvait plus en parler", lançait Sarkozy à Bercy, lui qui n’a décidément peur de rien. Eh bien parlons-en de morale ! Nicolas Sarkozy veut réhausser "le niveau moral de la politique". Mais est-ce que c’est moral, lorsque l’on est ministre de l’Intérieur et favori de la future élection présidentielle, de pratiquer l’intimidation sur des journalistes ? De faire virer un journaliste du Figaro-Magazine, Joseph Macé-Scaron ? De faire virer le directeur de la rédaction de Paris-Match, Alain Genestar ? De censurer la biographie de sa femme Cécilia, Entre le coeur et la raison ? D’ignorer la séparation des pouvoirs, et de mépriser l’indépendance de la justice ? Est-ce moral de critiquer des Etats-Unis l’arrogance de la France lors de son refus de la guerre en Irak ? Est-ce bien moral d’aller à la pêche aux électeurs frontistes en dénonçant, sur TF1, devant des millions de téléspectateurs, les musulmans qui égorgeraient le mouton dans leur appartement, pour ensuite regretter ces propos, en petit comité, devant une association de jeunes de Nanterre ? Est-ce acceptable de se dire fier de son bilan de ministre de l’Intérieur, sur lequel on prétend être jugé, alors que Alain Bauer, président de l’observatoire national de la délinquance, affirme que "l’indicateur de la violence a continué imperturbablement à monter depuis 1994", et que Sébastian Roché, secrétaire général de la société européenne de criminologie, parle d’un "bilan globalement négatif" ? Est-ce moral, pour l’ancien maire de Neuilly-sur-Seine (de 1983 à 2002), de n’avoir pas respecté la loi SRU (Solidarité et nenouvellement urbain) ? Et puis, dire tout et son contraire, est-ce moral ? Et mentir ? (voir cet "article-somme" ) Et que dire des allégations du fameux numéro de Marianne de l’avant-premier-tour ? "A entendre les chiraquiens, même ceux qui se sont ralliés à son panache, c’est lui, Sarkozy, qui, ministre du Budget de Balladur, lança la justice sur la piste du scandale des HLM de Paris [...]. Objectif ? Abattre Chirac ! C’est lui encore, prétendent-ils, qui aurait fait révéler, au Canard enchaîné, l’affaire de l’appartement d’Hervé Gaymard, en qui il voyait un adversaire." Ou encore, dans un autre registre : " Se faire, fût-ce en partie, offrir un luxueux appartement aménagé par le promoteur qu’on a systématiquement favorisé en tant que maire, et dans l’espace dont on a, toujours comme maire, financé l’aménagement, est-ce un exemple d’attitude hautement morale ? [...] Publier un livre consacré à l’ancien ministre Georges Mandel qui se révèle, pour partie au moins, être un plagiat coupé-collé de la thèse universitaire de Bertrand Favreau, certaines erreurs comprises, est-ce la quintessence du moralisme intégral ?" Etc. Etc. Il y aurait toute une page de l’hebdomadaire à citer... Kärchériser Bercy ? Si Sarkozy n’est pas un parangon de vertu, ses amis politiques ne brillent pas tous non plus par leur probité : Patrick Balkany, Alain Carignon, Gérard Longuet, Alain Juppé, Bernard Tapie ou Charles Pasqua sont des spécimens de choix, qui ont tous eu très sérieusement maille à partir avec la justice. Eric Besson, inconnu du grand public avant la campagne, sera devenu, au terme de celle-ci, l’incarnation même de la traîtrise. Même si la concurrence était rude cette année : entre Tapie, Séguéla, Sevran et Hanin, le choix pouvait demander réflexion... Tout ce beau monde a donc rejoint la France de TF1... pardon, la France sarkozyste, qui, elle, a réussi à échapper à la décadence morale de notre temps, n’a jamais cédé au "relativisme intellectuel et moral", n’a jamais perdu de vue la "différence entre le beau et le laid", avec des figures de proue comme Steevy du Loft, Miss Dominique de La Nouvelle Star, Doc Gynéco de Nice People (condamné aussi pour fraude fiscale), Richard Virenque et Marielle Goitschel de Je suis une célébrité, sortez-moi de là !, le big boss Arthur, vice-président d’Endemol France, cette merveilleuse société qui nous gratifie des plus belles émissions de la télévision française, qui participent activement à élever le niveau de conscience des futurs électeurs : Loft Story, Nice People, La Ferme Célébrités, 1ere Compagnie, Star Academy, Opération Séduction, 120 minutes de bonheur... sans oublier les sensationnels Véronique Genest de Julie Lescaut, Roger Hanin de Navarro, Bernard Tapie de Commissaire Valence, Henri Leconte et Johnny, nos exilés suisses, et puis Carlos, Thierry Roland, Philippe Candeloro, Rika Zaraï, Michou, Gilbert Montagné (c’est le raffinement de la beaufitude...), on se croirait presque sur le plateau des Enfants de la télé... avec Enrico bien sûr et Christian Clavier (l’autre mauvais sosie de Louis de Funès, lui aussi en beaucoup moins drôle)... et puis Charlotte Rampling, qui fait un peu tache au milieu de toutes ces lumières... et je gardais le meilleur pour la fin : Charles Villeneuve, le déjà mythique présentateur du Droit de savoir, cette émission de TF1 absolument neutre politiquement, qui, entre les deux tours de la présidentielle, le 1er mai, jour de la fête du Travail, aura eu l’ingénieuse idée de programmer un numéro consacré... aux faux chômeurs ! RMIstes fraudeurs ! et malades imaginaires ! Quelle coïncidence de retrouver là les boucs émissaires privilégiés de Nicolas Sarkozy ! Et j’oubliais, dans l’assistance du Palais Omnisports de Paris-Bercy, celui qui détient 42,9 % de la chaîne TF1, Martin Bouygues. La grande famille de "la France d’après" réunie au grand complet ! Un conflit de valeurs Nicolas Sarkozy a gagné une élection qu’il a placée sous le signe des valeurs - et qui ne se réduisent certes pas à celles qu’incarnent les grands personnnages évoqués à l’instant... Il a voulu qu’on parle "sans complexe" de l’identité nationale. Et cette discussion a créé un sacré malaise, qui se ressent en ce tout début de mandature. Car Nicolas Sarkozy a "joué", là encore, sur ce thème. Il a fait mine de défendre un héritage moral français, alors qu’il n’en défendait en réalité qu’une partie, l’air de rien. En gros, la défense de l’identité nationale s’est réduite, avec lui, à une réponse ferme et sans détour à la "menace" islamiste. "On n’égorge pas le mouton dans son appartement" est la formule choc qui résume toute cette campagne "morale" de Nicolas Sarkozy. Bien sûr, on peut l’enrichir un peu, comme cela été fait sur Radio-Notre-Dame le 26 avril 2007 : "La polygamie, c’est pas en France, l’excision, c’est pas en France, le voile obligatoire, c’est pas en France, la loi des grands frères qui choisissent les relations de leurs soeurs, c’est pas en France, le père qui oblige la fille à se marier avec quelqu’un, c’est pas en France... Je leur dis tranquillement et simplement, que nul ne doit être condamné à vivre dans un pays qu’il n’aime pas." Si l’on met de côté le ton un brin méprisant utilisé par l’ancien candidat de l’UMP, on peut et on doit même être d’accord sur le fond. Le problème est ailleurs. D’abord, en prétendant parler d’identité nationale, Sarkozy (incorrigible) montre encore du doigt un bouc émissaire : cette fois, c’est le musulman. Selon le sociologue Emmanuel Todd, cette stratégie classique consistant à désigner des boucs émissaires permet à des responsables politiques incapables de régler les problèmes économiques fondamentaux qui se posent au pays de faire diversion. C’est un aveu (à peine déguisé) d’impuissance. Ensuite, et c’est là que se situe peut-être la plus grosse imposture, Nicolas Sarkozy nous indique, par l’idée même de son ministère de l’immigration et de l’identité nationale, qu’il résume la question de l’identité française à celle de l’assimilation des immigrés ; il réduit cette question, au fond, à l’égalité hommes-femmes et au rejet de certaines coutumes venues d’ailleurs. Emmanuel Todd pointe cette imposture : car la France, c’est aussi "le pays de l’égalité", "du respect de la population", "attaché à des valeurs universalistes", alors que Sarkozy "ne croit pas en l’égalité", "promet d’être dur aux faibles". C’est encore lui "qui est allé faire des génuflexions devant Bush", "qui a trahi la tradition gaulliste". En conséquence de quoi Todd prétend que Sarkozy est "en réel conflit avec l’identité nationale", "ne sait pas ce qu’est la France", et finalement "ne considère pas que Sarkozy aime la France". On pourrait encore ajouter que la France est un pays profondément attaché à sa laïcité, et que le nouveau président de la République n’a pas montré de très sérieux gages en cette matière cruciale. En témoignent les inquiétudes exprimée par le philosophe Henri Pena-Ruiz, dans une tribune du 15 février 2007 adressée à celui qui était encore ministre de l’Intérieur. Et puis, pour ceux qui auraient déjà oublié les convictions de leur nouveau président en matière religieuse, rafraîchissons-leur la mémoire, avec ces quelques réflexions tirées du livre de Nicolas Sarkozy, La République, les religions, l’espérance, paru en 2004 : "Je crois au besoin de religieux pour la majorité des femmes et des hommes de notre siècle. [...] On ne peut pas éduquer les jeunes en s’appuyant exclusivement sur des valeurs temporelles, matérielles, voire même républicaines. [...] La dimension morale est plus solide, plus enracinée lorsqu’elle procède d’une démarche spirituelle, religieuse, plutôt que lorsqu’elle cherche sa source dans le débat politique ou dans le modèle républicain." Dit autrement : iI est impossible d’éduquer un enfant de façon purement laïque, sans l’assistance nécessaire de la religion. Une vie athée est impensable. On comprend mieux les frictions qui animèrent son entretien avec l’athéiste Michel Onfray... Puisqu’il faut croire... Tenant d’une politique économique que d’aucuns qualifient d’ultra-libérale, et qui devrait précariser les moins nantis - si l’on en croit l’analyse du collectif de militants et de chercheurs "L’Autre campagne" et son film Réfutations -, Nicolas Sarkozy a pourtant réussi le tour de force de les ramener à lui, "tous ces sans grade, tous ces anonymes, tous ces gens ordinaires auxquels on ne fait pas attention, que l’on ne veut pas écouter, que l’on ne veut pas entendre", et ce par l’adoption d’une posture autoritaire, de chef, contempteur de la décadence intellectuelle et morale, annonçant la liquidation et la mort de la pensée 68, et le retour aux bonnes vieilles valeurs traditionnelles et religieuses (on se demande, au passage, qui peut bien être ce "on" dans la bouche de Sarko... c’est quand même un homme qui a été ministre de l’Intérieur depuis 2002 et qui était ministre du Budget dès 1993 qui parle... et qui nous avoue donc que, jusqu’ici, il n’a pas fait attention aux gens ordinaires... c’est bien cela qu’il faut comprendre ?). Tour de passe-passe coutumier de toutes les droites dures, et des néoconservateurs américains en particulier. Libéralisme dur dans une main, valeurs morales réactionnaires et autoritarisme liberticide dans l’autre ; la deuxième main vient remédier - très superficiellement - aux maux infligés par la première : d’un côté, on mine la cohésion sociale, on crée du malaise et du désordre, de l’autre, on vient apaiser les âmes désespérées et on mate les perdants - potentiellement réfractaires - du système. Un cocktail classique qui a fait ses preuves, qui endort le pauvre terrorisé et stimule le riche jamais rassasié. Le climat anxiogène installé par Sarkozy durant sa longue campagne (démarrée il y a cinq ans déjà) perdure dans ces premiers jours de son "ère". La gauche et Libération nous promettent de la casse, des "fractures" ; le Front national, via Alain Soral, nous assure, de son côté, que le programme du nouveau président reprend à 90 % le sien propre (dans son pan "économico-social" ). Soral, qui n’imagine pas une seconde que Sarkozy le mettra réellement en oeuvre, promet néanmoins, au cas improbable où il le ferait, d’aller "lui ***** les pieds". Fractures promises, convergences "extrémistes"... Pas de quoi rassurer tout le monde. La balle est maintenant dans le camp de Nicolas Sarkozy : saura-t-il devenir le président de tous les Français ? saura-t-il sortir de l’image caricaturale qui lui colle à la peau ? et apaiser l’incroyable défiance d’un nombre considérable de Français, dont rend compte un clip circulant sur Dailymotion, déjà vu plus de deux millions de fois, et redoutablement flippant : Le vrai Sarkozy ? Puisque Nicolas se veut l’apôtre de l’espérance, nous le suivrons sur ce point : nous espérerons en lui, à défaut de croire. http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=24164

Juppé et le principe de justice à 2 vitesses

Appartement de Laurent Juppé
En juin 1995, le Canard Enchaîné publie un document interne de la ville de Paris, signé de la main d'Alain Juppé, donnant ordre à ses services de diminuer le loyer de son fils Laurent, logé dans un appartement relevant des discrètes propriétés de la Ville de Paris, rue Jacob. Il est locataire, à un prix défiant toute concurrence, d'un appartement de 189 m² dans la même rue, où sont réalisés des travaux pour plusieurs millions de francs au frais des contribuables. Une plainte pour "prise illégale d'intérêts" est déposée par l'Association des contribuables parisiens, soutenue par le député PS Arnaud Montebourg. L'affaire est classée par le procureur de la République de Paris, Bruno Cotte, qui a considéré que le délit de "prise illégale d'intérêts" était établi. Il annonce cependant son intention de classer le dossier si Alain Juppé quitte son appartement. Le procureur général près la cour d'appel de Paris, Jean-François Burgelin, publie alors un communiqué, approuvé par le ministère de la Justice, affirmant que l'infraction n'était pas constituée et qu'elle était de toute façon prescrite. Cependant, la décision de classement imposa à Alain Juppé de déménager. Le 28 août 1995, le Garde des sceaux Jacques Toubon ordonna à Bruno Cotte de quitter le parquet de Paris.
Emplois fictifs de la Ville de Paris
En 1998, Alain Juppé est mis en examen pour « abus de confiance, recel d'abus de biens sociaux, et prise illégale d'intérêt » pour des faits commis en tant que secrétaire général du Rassemblement pour la République, et maire adjoint de Paris aux finances, de 1983 à 1995. Il fut considéré comme un élément clé d'un système de financement occulte d'emplois au sein du RPR financés par la Mairie de Paris et des entreprises désireuses de passer des contrats publics (sa secrétaire personnelle au RPR fut elle-même rémunérée par une entreprise, le groupe immobilier Ségur, puis par la Ville de Paris). Le 30 janvier 2004, il est condamné par le tribunal correctionnel de Nanterre à dix-huit mois de prison avec sursis dans l'affaire des emplois fictifs de la mairie de Paris et à une peine de dix ans d'inéligibilité. Ce premier jugement est largement commenté dans la presse, critiqué par la majorité, en particulier l'attendu suivant : « Alain Juppé dans la quête de moyens humains lui apparaissant nécessaires pour l'action du RPR a délibérément fait le choix d'une certaine efficacité en recourant à des arrangements illégaux […] Que la nature des faits commis est insupportable au corps social comme contraire à la volonté générale exprimée par la loi ; qu'agissant ainsi, Alain Juppé a, alors qu'il était investi d'un mandat électif public, trompé la confiance du peuple souverain. […] » L'appel interjeté par Alain Juppé, immédiatement après sa condamnation, a pour effet de suspendre l'application de cette décision jusqu'à l'arrêt de la cour d'appel. Le 1er décembre 2004, celle-ci réduit la condamnation à quatorze mois de prison avec sursis et un an d'inéligibilité.

mercredi 16 mai 2007

les vrais chiffres de l'élection

18 799 000 francais pour sarko 16 634 000 francais pour royal
1 562 000 francais (bulletins blancs ou nuls) ne sont ni pour l'un ni pour l'autre
6 654 000 francais se sont abstenus sur 43 650 000 électeurs potentiels donc de francais
SEULEUMENT 43.06% DES FRANCAIS SONT POUR SARKO

lundi 14 mai 2007

Bastille le 6 mai:4 mois fermes pour Romain

4 mois fermes pour Romain un journaliste au casier judiciaire vierge, suite aux émeutes du dimanche 6 mai à Bastille.Qui est Romain ?Romain a 29 ans. Originaire de Valenciennes où ses parents enseignants demeurent toujours aujourd’hui, il affiche un parcours sans tâches et un casier judiciaire vierge. Après des études de droit et de journalisme, ce fan de musique est amené à travailler pour MCM, M6, Europe 2 TV et divers sites web musicaux. Musicien, bassiste dans un groupe de rock, il joue régulièrement sur Paris. Une personnalité attachante, un grand timide, rêveur, parfois naïf, un Gaston Lagaffe… Mais certainement pas un militant ou un casseur.
Les faits :Domicilié vers l’hôtel de ville, Romain arrive place de la Bastille vers 22h avec 4 amis. Deux d’entre eux étaient avec lui lors de l’arrestation vers 23h50. Qu’ont-ils fait de 22h à 23h50 (heure de l’arrestation) ? D’abord simples observateurs, ils ont participé à un sit-in, ils ont pris des gaz lacrymo dans les yeux et se sont retrouvé pris au piège entre casseurs et CRS. Ils ont bien tenté de rentrer chez eux mais les accès menant à Hôtel de Ville étaient bloqués (rue Saint-Antoine et Boulevard Beaumarchais).
Romain a été interpellé par un policier en civil qui a déclaré l’avoir vu envoyer 3 pavés en direction des policiers (sans blesser personne). Or les 4 personnes qui ont passé la soirée avec lui sont formels sur ce point : Romain n’a pas envoyé de pavé et ils sont prêts à en témoigner. Le soir même, ils ont tenté d’intercéder en sa faveur mais n’ont récolté que des menaces d’être embarqués eux aussi.A 23h50, il faisait nuit et il y avait beaucoup d’agitation et Romain ne se distinguait pas de la masse avec son gros pull kaki.
Romain a effectivement ramassé un pavé et l’a gardé avec lui comme un « trophée », un témoin des événements qu’il allait ramener chez lui. Logique pour un jeune homme qui se fait dédicacer des disques quand il rencontre un groupe ou un artiste qu’il admire. Logique aussi pour quelqu’un qui avait par exemple fait un reportage photo sur les manifestations anti-CPE avec un ami journaliste
Mercredi 9 mai, comparution immédiateNous avons été plusieurs à nous déplacer, amis et collègues, sans nouvelles de lui depuis dimanche soir. Tout l’après-midi d’autres cas ont été jugés, vol de portable, bagarre pour une fille, « émeutiers », et pour tous, la procureur a requis 6 mois ferme, quels qu’en soient les antécédents judiciaires. L’avocat commis d’office partait perdu d’avance, résigné, nous expliquant que le juge était le même qui avait donné 6 mois ferme pour l’affaire de Gare du Nord début mai.Plusieurs faits nous ont interpellés :Inutile de citer les témoins, pas le temps et pas la peine (selon l’avocat), alors même que ceux-ci étaient présents à l’audience. L’audience a ressemblé à du badinage de justice et a été vite expédiée.Une évidente présomption de culpabilité pesait sur RomainLe salaire et le statut d’intermittent de Romain ont été mentionnés et on ne l’a pas pris au sérieuxPrécisons que Romain a été humble, qu’il s’est exprimé clairement et s’est excusé de n’avoir pas saisi la gravité de la situation dimanche soir.
Et maintenant ?Au lieu du sursis ou des TIG que nous attendions, Romain a écopé de 4 mois ferme.Son cas a interpellé les journalistes présents au tribunal, certains ont pu relayer l’information nationalement. Il n’est pas seul à faire les frais et à servir d’exemple pour les émeutes du 6 mai. 39 majeurs et 12 mineurs ont été placés en garde à vue pour cette seule soirée (cf Le Parisien)Au mauvais endroit, au mauvais moment, Romain a servi de bouc émissaire pour un événement dramatique qui le dépasse. Honnêtement nous aurions tous pu être à sa place et le voir repartir menottes aux poignets nous a profondément choqués.Nous ne comptons pas en rester là. Tous les soutiens et relais d’information sont les bienvenus.
Fabienne Pietrus, amie et journaliste

Cécilia Sarkozy n'a pas voté... scoop censuré du JDD

Premier cas avéré de censure de l'ère Sarkozy... Selon nos informations, le Journal du Dimanche, qui appartient au groupe Lagardère, a renoncé à la dernière minute à publier un article relatant comment Nicolas et Cécilia Sarkozy avaient passé leur dernier dimanche, le 6 mai, jour du second tour. Avec une information choc: Cécilia, l'épouse du candidat, a ce jour-là renoncé à exercer son droit de vote. Un coup de fil d'Arnaud Lagardère a conduit le directeur de la Rédaction, Jacques Espérandieu, à retirer au dernier moment l'article du "menu" du journal.Une information confirmée par Patrice Trapier rédacteur en chef du JDD, à une journaliste de 20 minutes, sans toutefois parler d'intervention extérieure: "On ne l'a pas publié, car cela relevait de la vie privée de Cécilia."Samedi matin, Florence Muracciole, chef du service politique, propose deux articles concernant Cécilia Sarkozy: l'un devait décrire les tensions au sein du couple, l'autre l'affaire du "non-vote", découvert par un journaliste. Par respect de la vie privée, le directeur de la rédaction, Jacques Espérandieu, renonce à publier le premier, mais donne son feu vert au second: il rapporte un fait vérifié, et suffisamment symbolique pour valoir publication. Quelques jours plus tôt, Espérandieu a d'ailleurs donné l'impression de vouloir lutter contre les pressions, quoi qu'il arrive: "On va résister", avait-il annoncé à ses troupes dans la journée de mardi."Espé" sait qu'il est sur un siège éjectable: il est dans le collimateur de Christian de Villeneuve, directeur des rédactions de LAM (Lagardère Active Média) depuis fin 2006. Les deux hommes se connaissent bien: lorsqu'il dirigeait la rédaction du Parisien, Villeneuve avait eu la peau de son adjoint Espérandieu. Ce dernier avait rebondi au JDD avant d'être coiffé par Villeneuve...Samedi matin, l'article est donc mis au "menu" du journal du lendemain... Mais samedi après-midi, tout s'emballe. Jacques Espérandieu demande aux journalistes d'appeler la nouvelle "première dame" avant de publier le scoop. "Une façon de tuer l'info...", commente-on amèrement dans les couloirs du JDD. Sans surprise, Cécilia Sarkozy répond brièvement: "No comment". Plusieurs membres de la garde rapprochée de Nicolas Sarkozy interviennent alors. Il s'agirait de Claude Guéant, ex-directeur de la campagne présidentielle, de Laurent Solly, ex-chef de cabinet du ministre de l'Intérieur, et de Franck Louvrier, l'homme des relations avec la presse.Espérandieu résiste à ces pressions. Jusqu'au coup de téléphone d'Arnaud Lagardère, patron du groupe, qui exige que l'article soit remisé dans un tiroir. Ce qui est fait vers 20 heures...La rédaction est sous le choc. Tous les journalistes ont en mémoire l'affaire Genestar, du nom du directeur de la rédaction de Paris Match, autre fleuron du groupe Lagardère. Il avait été viré en juin 2006 pour n'avoir pas prévenu son actionnaire d'une Une qui avait déclenché une colère noire de Nicolas Sarkozy. Le 28 août 2005, l'hebdomadaire avait en effet affiché un cliché suggestif de Cécilia Sarkozy en compagnie de son ami du moment, le publicitaire Richard Attias. Arnaud Lagardère avait attendu un an, mais il avait fini par satisfaire Nicolas Sarkozy, qu'il a un jour désigné comme "son frère".
Guillaume Bouchet et Pascal Riché

samedi 12 mai 2007

NON au fichage des enfants de maternelle: :

http://www.pasde0deconduite.ras.eu.org/appel/index.php
SIGNEZ TOUS CETTE PETITION

le sarko-show

il faut bien lui reconnaitre ça, sarko a fait une super campagne. il peut remercier chaudement ses conseillers en communication qui ont fait un boulot remarquable pour nous vendre ce tout nouveau concept: le sarko-show! aujourd'hui, les français l'admire lorsqu'il s'exhibe dans le luxe, adhèrent a ses idées sur le pouvoir de l'argent plus fort que tout, le défendent contre vents et marées, buvant ses paroles comme l'Evangile. sarko est devenu le 1er président français "people". c'est ce qui l'a fait gagner, et c'est ce qui lui permettra d'avoir carte blanche pour les 5 années à venir! que ses amis millionnaires se frottent les mains, car pendant que les français seront hypnotisés par le sarko-show, eux pourront se remplir les poches en toute impunité et dans l'indifférence générale!

lundi 7 mai 2007

"la plus belle équipe de France" !!!!!!!

voici les noms cités pour le nouveau gouvernement. ça fait rêver...
Fillon le lèche-cul comme 1er ministre
Besson le traître , pour "l'ouverture" ?!?!
Tapie le gangster
Borloo l'alcoolo
Hortefeux le nazi et grand ami de notre sarko national
Anne Lauvergeon présidente d'Areva (cherchez l'intrus...)
Cécilia l'Impératrice
Jupé le repris de justice expatrié au Canada
Dati et Pécresse les grandes gueules spécialisées en mauvaise foi (attention, elles mordent!)
et pour le changement: Alliot-Marie à la défense , De Robien à l'éducation et X.Bertrand à la santé !!!!!!

on en rêvait, sarko l'a fait !

maintenant à VOUS d'assumer.

vendredi 4 mai 2007

dernière réunion publique de Ségolène à Lorient

Ségolène Royal à Lorient.
Ségolène Royal affirme qu'il y a "quelque chose d'indécent dans la campagne". Le candidat de l'UMP "ne peut pas cacher son arrogance, il arrive, c'est un bon acteur, parfois à la dissimuler". "J'entends dire par le candidat de la droite que « les carottes sont cuites ». Lui qui se dit le candidat du peuple, c'est le peuple qui va décider dimanche du visage de la France". "Ne vous laissez pas démobiliser par les sondages, relayés par les médias amis du pouvoir. Faisons mentir tous ces sondages, et leurs relais, tous ceux qui sont au pouvoir de l'argent, des intérêts et sont liés au pouvoir" ajoute-telle devant plus de 3000 personnes. "Sur la chaîne Bouygues et dans les journaux de Lagardère, on assiste tous les jours à des tracts électoraux"."Dressez-vous pour la lumière ! Refusez l'esprit de revanche. Refusez tous les mensonges et toutes les haines"."Il reste deux jours pour rester debout, pour saisir notre bulletin de vote et ne pas laisser faire le matraquage des sondages. Restez debout! C'est vous le peuple français"."Dressez-vous contre tous les systèmes, contre tous les pouvoirs concentrés, dressez-vous pour la morale publique, dressez-vous pour une France forte. ""En avant, nous pouvons gagner, nous allons gagner !"

sondage

http://www.betapolitique.fr/spip.php?breve0653 #forum4608
c'est vrai que nous sommes matraqués par les sondages, et particulièrement en cette fin de campagne.mais ne nous laissons pas manipuler une fois de plus. non, rien n'est encore jouer, ne perdons pas l'espoir.
mobilisons-nous et allons voter massivement pour Ségolène Royal ce dimanche 6 mai !

un site à visiter avant le 6 mai !

http://www.syti.net/SarkozyDanger.html

sarkozy et ses "relations" très VIP

SES RELATIONS AVEC LES GRANDS PATRONS ET LES MEDIAS Nicolas Sarkozy décrit son témoin de mariage, Martin Bouygues comme « son meilleur ami ». Ce dernier dirige le groupe Bouygues coté aux CAC 40 qui regroupe trois grands secteurs : la téléphonie mobile avec Bouygues Telecom ; la construction d'infrastructures publiques : autoroutes, ponts, complexes, mais également les dernières prisons pour mineurs commandées par le ministre de l'Intérieur ; et les médias avec TF1, LCI, Eurosport International… Il est très proche des deux plus gros fabricants d'armes français et principaux propriétaires de presse : Arnaud Lagardère (entreprise d'armement propriétaire de Elle, Jeune et jolie, Europe 1, Europe 2, Radio RFM, Fayard, Grasset, Hachette, Hatier, Nathan, Nice Matin, Paris match, Pariscope, Télé7jours... et président du conseil d'administration d'EADS qui possède 7,5% du capital d'Airbus) et Serge Dassault (entreprise d'armement possédant Le Figaro, TV Magazine, L'Express, L'Expansion). Les deux principaux concurrents qui se partagent l'industrie du luxe en France François Pinault (Mittal Steel, Le Point, Alexander McQueen, Balenciaga, Conforama, FNAC, Gucci, La Redoute, Le Printemps, Yves Saint Laurent…) et Bernard Arnault son autre témoin de mariage, première fortune de France et septième du monde avec 20 milliards d'euros , qui possède le premier groupe de luxe au monde LVMH (Céline, Chaumet, Dior, Donna Karan, Emilio Pucci, Fendi, Givenchy, Guerlain, Kenzo, Louis Vuitton, Marc Jacobs, Sephora, Tag Heuer...) lui sont également très proches. On lui compte aussi comme amis personnels Jean-Claude Decaux (JC Decaux), Dominique Desseigne (Groupe Lucien Barrière : premier groupe européen de casinos), Edouard de Rothschild (banque Rothschild, Libération, Global Asset Management), Franz-Olivier Giesbert (Le Point), Etienne Mougeotte (TF1), Patrick Le Lay (TF1), Pierre Louette (AFP), Jean-Marie Colombani (Le Monde) et Jean-Pierre Elkabbach (Europe 1).

la Ligue des Droits de l'Homme appelle à voter S.Royal

Communiqué de la Ligue des droits de l'Homme.Le 6 mai, barrons la route à l’autoritarisme, votons pour défendre les droits et les libertésContre-pouvoir et association civique luttant contre l'arbitraire, l'injustice et l'intolérance, la Ligue des droits de l’Homme n’intervient dans le débat électoral que si le bon fonctionnement de la démocratie, l'effectivité de la citoyenneté et le respect des principes de liberté, d'égalité et de fraternité sont en jeu.Nous venons de vivre cinq années de régression des libertés, de l’égalité et de la fraternité. Tous les pouvoirs ont été accaparés par un seul courant politique. L’autoritarisme, le recours aux moyens d’exception ont accompagné le renforcement du contrôle social, le choix du tout répressif, le recul des droits des justiciables, les attaques contre l’indépendance des juges. L’insécurité sociale a été renforcée pour les plus faibles, la protection sociale fragilisée, la précarité du travail encouragée. Les « marginaux », les « différents », les jeunes des quartiers défavorisés, ont été traités en boucs émissaires, les étrangers traqués jusque dans les écoles maternelles, les familles les plus démunies sanctionnées pour leur pauvreté.Si Nicolas Sarkozy se voyait confier la plus haute charge de l’Etat, nous ne pourrons pas dire que nous ne savions pas : loi durcissant encore la répression pénale, nouvelle loi anti-étrangers, contrat de travail « unique » se substituant au CDI, sans parler du ministère de l’« identitaire » et de l’immigration… Il est de notre devoir d’alerter les citoyennes et les citoyens de ce pays : la poursuite et l’amplification de la politique menée depuis cinq ans ne serait pas un «rêve» mais un cauchemar. Nous ne voulons pas d’une démocratie muselée qui, parce qu’elle laisserait sur le bord de la route des millions de personnes, attiserait le communautarisme, le racisme, l’antisémitisme et la xénophobie et ouvrirait la voie aux révoltes sociales.Nous voulons une autre France : fière de sa diversité, soucieuse que chacun puisse réaliser ses aspirations, porteuse des libertés et rénovant sa démocratie. La France n’est jamais aussi grande que lorsqu’elle met ses actes en accord avec son ambition séculaire de voir tous les droits valoir pour tous. Pendant qu’il en est temps, la LDH appelle les électeurs à choisir la solidarité et non la peur, le respect et non les menaces, l’égalité et non les discriminations.La Ligue des droits de l’Homme appelle à voter et à faire voter, le 6 mai 2007, pour Ségolène Royal.Paris, le 28 avril 2007.Lire le communiqué:http://www.ldh-france.org/actu_derniereheure.cfm?idactu=1445